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xavier ribot
9 avril 2008

Talon

         

   Plus rond que le genou, plus âpre aussi, il se croit toujours premier à toucher terre.

             Tu apprécieras sa rusticité et son naturel, tu caresseras le renforcement de la peau qui se développe dans le pourtour : il ne s’agit pas vraiment d’une corne, parce que je marche rarement pieds nus, mais plutôt d’une ligne douce et épaisse, un semblant de cassure dans la rondeur, le genre d’endroit qui retient l’attention des doigts lorsque ceux-ci massent la plante du pied.

         Mon talon te dira que je ne suis pas un héros,  ma mère n’ayant jamais songé l’utiliser pour me maintenir plongé dans le Pnyx, mais tu l’aimeras lorsque tu enfileras une chaussette bien moulante : c’est lui qui te dira qu’il ne faut plus tirer sur le tissu. Le matin, en quittant le lit,  tu verras comment il se fait rotule. Le soir, en t’allongeant, tu verras comment il verrouille l’élongation recherchée.

  Sa discrétion est synonyme d’efficacité.

Lors d’une descente de randonnée en montagne un peu plus raide qu’à l’habitude, j’ai senti mes talons diriger la marche périlleuse, je les sentais maîtres des jambes, je les sentais fers de lance piquant les flancs du sol. Ils étaient éperons, ils assuraient la marche.

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Commentaires
L
L'anatomie espiègle de retour, c'est ce que je préfère ! J'aime quand tu donnes une vie indépendante à nos pièces attachées
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